Exister, c’est insister

,

Ce n’est pas un divorce

Aujourd’hui je fête mes 36 ans, mais pas seulement. Je célèbre aussi la renaissance de mon identité. Je remets sur le devant de la scène mon nom de naissance, mon nom de jeune fille, mon nom tout court. “Le hasard” a voulu que je naisse dans la famille Le Frapper, je m’appelle Elise Le Frapper, c’est mon nom.

J’ai crée mon entreprise il y a 15 ans, j’avais tout juste 21 ans, ce qui me passionnait déjà c’est l’épanouissement des femmes : le goût de prendre soin de soi, l’encouragement à nourrir l’estime de soi, l’éveil à l’expression de ses talents, la conscience de contribuer au monde en inspirant la beauté et la créativité et l’envie d’être en harmonie avec soi, les autres et la planète. C’est une recherche qui m’accompagne encore et toujours parce que je suis entrepreneure pour apprendre l’authenticité d’être soi.

J’ai fondé une famille en 2007 et je suis devenue maman de 2 petits bouts de femme. Il m’a semblé naturel à ce moment là de devenir Elise Le Pallabre, de former une famille Le Pallabre en m’alliant à mon mari. Je suis toujours heureuse de ce point de vu là.

J’ai réalisé tout au long de cette année 2015 que j’avais consacré depuis lors beaucoup d’énergie à être une mère de famille, une maman qui assure sur tous les plans. Je croyais que de passer du temps avec ma famille était primordial, même si j’avais en tête une idée, un impératif pour mon entreprise, et quitte finalement à mettre au ralenti mon entreprise. J’avais entendu bien sûr toutes ces notions : offrir un temps de qualité à ses enfants, être vraiment présente plutôt que physiquement présente, bien séparer le temps familial et le temps pour l’entreprise. Mais mes cellules, elles,  n’entendaient pas aussi bien que mes oreilles. Force est de constater que je fais toujours des noeuds avec ces notions quand il s’agit de passer à la pratique.

J’ai réalisé surtout que pour faire de moins en moins de noeuds, la meilleure ressource que j’avais c’était d’être moi. Quand je suis ma 1ère idée, que je décrypte mieux mes besoins en tant que femme, maman, et entrepreneure, que je m’écoute mieux jour après jour, ce qui me fait du bien, ce qui me motive, et bien l’harmonie familiale se fait plus naturellement. Chaque fois que je ne suis pas au clair avec ce qui est important pour moi, mon agacement ne peut se cacher bien loin, et tout le monde le ressent, tout le monde s’énerve à la maison, tout va de travers …

Au final, quand je m’autorise à créer au moment où l’inspiration est là, quand je dis oui ou non clairement quand je les pense, tout s’harmonise bien mieux.

C’est juste moi

C’est quand je suis Elise Le Frapper que je suis le mieux connectée à mon énergie, vraie, juste, évidente. C’est quand je suis Elise Le Frapper que je me sens entière et vivante : héritière de mes ancêtres, créatrice d’une famille nouvelle et inventeure de mon évolution personnelle au sein de ce contexte.

Elise Le Frapper se sentait oubliée dans le nouveau schéma d’Elise Le Pallabre. Ce nom n’est pas toujours simple à porter, il pouvait être facile de l’oublier, de le mettre de côté. Mais c’était sans compter sur le poids des mots, le sens de toute chose, l’incidence du détail, de l’invisible, la force de l’énergie. Le Frapper c’est aussi une histoire qui me vient de mon père et d’une famille de battants. Une famille qui exprime de la détermination et de la puissance à aller au bout de ses rêves. Je n’ai pas toujours été en harmonie avec mon père, je n’ai pas toujours été en harmonie avec l’énergie de ma famille paternelle : j’avais la croyance qu’être un battant ce n’est pas suffisamment avoir conscience du tout, de l’autre, c’est avancer sans se retourner, sans regarder autour, sans s’émouvoir, c’est “tracer”son sillon sans vaciller.

Mais aujourd’hui j’ai pris conscience de la facette précieuse de cet héritage et qu’il n’y a pas lieu de juger, juste de l’accepter et de décider que moi  je souhaite ajouter à cette formidable énergie de concrétisation, le sens et  l’éthique que je souhaite y ajouter. C’est une partie de moi mais que je refusais, que je niais, mais qui s’exprimait cependant, maladroitement, par surprise, par auto-sabotage, par malaises, faisant échouer toutes mes bonnes intentions.

Par exemple, j’ai pu concevoir de beaux projets, avec une conscience aigüe du bien-être que cela allait apporter aux autres, mais en oubliant de poser des actions qui auraient pu le faire savoir ou en omettant de me rémunérer pour que je puisse avoir de quoi mener l’aventure sur la durée… Cela arrive quand on croit que la puissance, l’énergie qui fait déplacer des montagnes, se fait forcément au détriment de quelqu’un. C’est compliqué quand on sent cette puissance, cette force de vie en soi, mais qu’on croit qu’elle sera mauvaise si on l’exprime…

C’est nettement plus confortable quand on se dit que c’est une partie de moi, telle une carte dans mon jeu, et que je suis libre, grâce à mes apprentissages et à mes expériences, de jouer cette carte d’une façon créative, et orientée selon mes valeurs. C’est une évidence à présent plus ancrée en moi qu’une bonne idée a besoin d’une action juste et précise pour se concrétiser dans le réel, de persévérance aussi, de puissance et d’un cap clair. J’ai saisi que le sens de l’action, et l’action qui a du sens faisait finalement bon ménage…

Le nom  n’est pas rien

Je ne veux pas tourner cette discussion, en une discussion simpliste qui dirait “gardez votre nom de jeune de fille, pour être vous-même”. Cela ne peut pas être aussi simple. Je parle juste pour moi et je partage mon expérience d’entrepreneure, ou comment mieux se connaître et poser des actions en cohérence avec ce que nous apprenons de nous, me semble essentiel.  Ce qui m’importe c’est d’explorer ce qui m’aide à vivre dans la fluidité et l’amour tout simplement.

Je ressens simplement que ma cohérence à moi c’est de vivre en étant le plus possible moi-même, en osant être qui je suis aux yeux du monde, en montrant à mes filles une maman qui fait des expériences pour vivre une vie vraie et heureuse. Je crois que c’est ainsi que ma vie prend tout son sens. Accepter qui je suis  est un défi quotidien, assumer mon nom est un bon exercice qui se rappelle à moi, au quotidien justement…

Je n’ai pas toujours su comment assumer d’avoir une énergie douce parfois, percutante d’autres fois. Aujourd’hui, je débute le premier jour du reste de ma vie où je suis moi, multi-facettes, multi-dimentionnelle, attentive et surprenante à la fois, avec des valeurs et une fougue inattendue aussi. Mettre des ET dans ma vie, plutôt que des OU, de plus en plus jour après jour.

Notre force à toutes (et à tous) c’est de s’autoriser à être tout cela, à créer, à être l’artiste de notre existence, à suivre nos intuitions, ces messages de l’âme qui font que nous sommes au bon endroit au bon moment, toujours, pour notre plus grand bien.

Le nom n’est pas tout

Je travaille en coulisses à la mise en ligne d’un site pour présenter une prestation nouvelle et complémentaire, que je vais proposer en tant que créatrice, à l’attention de créateurs et de créatrices. Au moment de trouver le nom de cette prestation, c’était une évidence que mon nom de naissance était le choix naturel, je n’allais pas chercher une marque x ou y pour me définir.  Je suis heureuse d’aligner aujourd’hui mes questionnements de ces derniers mois avec cette décision d’exister comme entrepreneure et comme créatrice avec mon nom Elise Le Frapper, d’être concrète moi aussi alors même que j’accompagne des femmes à exprimer qui elles sont.

Comme il y a 4 ans lors de mon dernier grand choix professionnel, je me suis faite aidée par Céline Boura en coulisses (l’agence le luxe d’être soi) pour révéler l’évidence, et oser aller au bout de ma création… Merci infiniment Céline pour ta clairvoyance magnifique, ta justesse.

Exister c’est insister…

J’ai choisi ce titre d’article en regardant Catherine Frot parler de son rôle du moment : Marguerite. Catherine Frot me touche beaucoup, notamment dans ses rôles de femme innocentes, naïves qui en les connaissant mieux, s’avèrent majestueuses et inoubliables de talent !
Dans ce rôle de cantatrice qui chante faux, Marguerite va au bout de ses rêves, parle avec son coeur, et les portes s’ouvrent devant tant d’authenticité…

Je continue ainsi ma route d’entrepreneure, je vous montre tout bientôt ce que je vais vous proposer sous “mon nom d’artiste” …
En attendant je vous souhaite d’explorer tous vos trésors, d’exprimer qui vous êtes, de créer ce monde plus beau ici et là, autour de vous.

Elise Le Frapper (qui se prononce d’ailleurs Le Frappère, je sens que je vais recommencer aussi à corriger sans cesse la prononciation…. ça me rappelle le temps jadis !)

 

affiche-de-marguerite-

Crédit photo : fotolia.

8 réponses
  1. Amélie
    Amélie dit :

    Comme je te comprends :)
    Pour ma part, je divorce :p mais en retrouvant mon nom de jeune fille que j’avais quitté deux ans plus tôt (donc, pas si longtemps que ça), j’ai ressenti cette entièreté, cette authenticité de femme que je partage auprès de mes clientes.
    Merci pour ce partage !

    Répondre
    • Elise
      Elise dit :

      Merci beaucoup Aurélie, c’est vrai qu’être soi, cela s’expérimente sur tous les plans, tous les jours, dans toutes nos dimensions, toute une histoire….
      Le nom c’est un vrai clé en tous les cas !

      Répondre
  2. Lempérier Lisbeth
    Lempérier Lisbeth dit :

    Bonjour.
    Je découvre les textes d’Elise et je suis touchée par toute sa sensibilité, sa douceur (je la connais en vrai), sa franchise; ses mots sont vrais, sincères et plein de tendresse…..
    Je voulais rajouter que notre nom nous a été donné par nos parents et que, pour nous femmes, c’est NOTRE SEUL NOM pour tout notre vie. Or, la tradition française veut que lorsque nous nous marions, nous prenons le nom de notre époux. Cela n’est absolument pas obligatoire. Lorsque j’ai su cela, avant mon mariage, j’étais soulagée car je ne pouvais me résoudre à m’appeler autrement que par mon nom propre. J’ai donc garder mon nom et pour ne pas “vexer” mon mari (d’ailleurs c’est lui qui m’a appris que je pouvais en toute légalité garder le mien), j’y ai ajouté le sien. Voilà les filles….. Je vous embrasse…..

    Répondre
    • Elise
      Elise dit :

      Chère Lisbeth, je suis très touchée aussi par ton message… je te remercie beaucoup.
      Comme j’aurais aimé ajouté nos 2 noms aussi, mais cela ne le fait pas vraiment : Le Frapper Le Pallabre, c’est un peu long et compliqué…. Comme un signe qu’il fallait choisir, dans mon cas en tous les cas !
      L’idéal c’est vraiment de faire un choix éclairé, de se sentir bien et entière avec nos choix, pacifiée entre le passé et l’avenir, pleinement dans notre vie de femme, de mère, d’épouse…
      J’ai hâte de te voir ! A tout bientôt

      Répondre
  3. guichaoua
    guichaoua dit :

    Bonjour Elise,
    Je fais partie de ces femmes qui ont toujours voulu porter leur nom. Je dis bien leur nom et non “leur nom de jeune fille”!!! Ce n’est pas facile car le mari ne comprend pas toujours et je ne parle pas de sa famille. J’ai résisté et aujourd’hui je porte fièrement le nom de mon père et de ses ancêtres. Je pense que pour les plus jeunes c’est plus facile que pour ma génération, celle des baby boomer!!!!! Bon courage Elise. votre nom m’est familier grâce à Mathilde votre soeur. Bon courage pour ce nouvel envol. Bises Anne-marie

    Répondre
    • Elise
      Elise dit :

      Un grand merci à Vous Anne-Marie, j’imagine le courage qu’il fallu pour affirmer votre choix, c’est plein de sens et symboles derrière ce choix de nom, je pense même que cela mériterait une thèse (réellement)…Quand le nom n’est pas facile à porter cela complique un peu mais c’est le jeu ! Nous sommes aussi tellement plus que notre nom, mais il fait partie du tout. J’espère à Bientôt Anne-Marie !

      Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.